Le cinquième chapitre de Vengeances Obscures
Chapitre 5 : Dans le P.S
Nous sortîmes de notre cachette et je murmurais :
- P.S est égal à : passage secret ! Et c’est eux les coupables ! ajoutais-je en désignant d’un mouvement de tête la place vide qu’occupaient auparavant les pauvres ordinateurs.
- Vous…vous pensez qu’il faut y aller ? interrogea Lola.
- Il le faut. « On s’occupera de lui demain » veut peut-être dire l’occire. La vie de notre maître est entre nos mains ! répondis-je.
Ensuite, sans leur donner le temps de répondre, je me dirigeais vers la trappe et sautais dans le trou.
Mes amies sautèrent et atterrirent près de moi. J’ouvrais la marche. J’avais peur, très peur, et je pense que je n’avais jamais eu autant peur de ma vie. Que penseraient nos parents, quand ils ne nous verraient plus ? Appelleraient-ils la police, qui partirait à notre recherche ? Quand s’apercevraient-ils de notre disparition ?
Je me forçais à marcher, et je sentais mes cheveux bruns qui collaient à mon dos. Mes yeux verts devaient briller de terreur, car je tremblais. Je me mis à me pincer, pour m’assurer que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller dans quelques minutes, dans mon lit… mais j’avais beau me pincer, je voyais toujours ce noir, cette obscurité infinie et effrayante. Non, ce qui se passait était la pure vérité, l’horrible réalité.
Notre passage nous mena alors à une volée de marches de pierres fines et glissantes.
Nous nous engageâmes dans l’escalier avec prudence et précautions, car un pied mal placé pouvait entraîner une chute, et nous pouvions nous faire remarquer. L’escalier prit fin.
Je ne savais pas depuis combien de temps nous marchions comme ça, dans ce tunnel étroit et poussiéreux. J’eu bien aimé regarder ma montre, mais l’obscurité était telle que l’on ne distinguait rien, et ma montre n’avait pas les chiffres lumineux. D’ailleurs, aucune d’entre nous n’avait de lampe torche. Tout à coup, je sentis le vide sous mes pieds. Je me sentie alors tomber, tomber, et je me mis à hurler. Derrière moi, mes amies faisaient la même chose. J’atterri alors sur quelque chose de très dur, mais je continuais de tomber. Je glissais et je compris alors que j’étais sur un toboggan géant !
Je me mis à hurler de plus belle, mais le toboggan était de moins en moins raide, et je glissais cependant moins vite. Nous enchaînions tournants sur tournants. Tout à coup, je fus éjectée et atterri sur un tas de matelas humides et moisis. Je me levais précipitamment et me sortais de devant la sortie du gigantesque toboggan. Lydia arriva à son tour, éjectée elle aussi de façon assez brutale. Je l’aidais à se relever et la poussais sur le côté. Lola arriva enfin. Nous reprîmes notre respiration avec difficulté, puis Lydia demanda :
- Où… où sommes nous ?
- Eh bien, dans un passage secret menant Dieu sait où. Et de surcroît, je ne vois pas trop comment on va remonter ! répondis-je, autant furieuse qu’effrayée.
- Eh bien, par l’escalier ! répliqua Lola en nous désignant d’un mouvement de tête un escalier abrupte qui montait en colimaçon, parallèle au toboggan géant.
- Bon, c’est déjà ça. Merci. Mais où allons nous trouver de la nourriture saine, et de l’eau ? demandais-je avec véhémence.
- Ça, c’est encore un autre problème que nous résoudrons plus tard. Il faut trouver où nous emmène ce passage ! répondit Lola. Mais d’abord, repos ! N’oubliez pas que nous sommes certainement en pleine nuit !
Chacune approuva, et nous cherchâmes un coin pour dormir. Bien entendu, nous ne pûmes fermer l’œil, et nous dûmes nous reposer.
Au bout d’un moment, qui me sembla durer des heures, nous nous levâmes.
- On continu, oui ou non ? demanda Lola d’une voix quelque peu ensommeillée.
- Mais oui ! m’écriais-je. Nous ne savons pas quelle heure il est, et il est possible que l’assassinat de notre maître se soit déjà produit !
- Oh ! je n’y avais pas pensé ! murmura Lydia.
- Eh bien, qu’est-ce que nous attendons ?! Il faut y aller ! dit Lola.
Et nous reprîmes notre pénible marche, toussant de temps en temps pour recracher la poussière abondante.
Quelques instants plus tard, en plein milieu d’un tournant, nous vîmes un rayon de lumière. Mais, au lieu de nous y précipiter dessus, j’arrêtais mes amies en leur barrant le passage avec mon bras. J’écoutais, attentive, l’oreille aux aguets, l’œil alerte.
Les deux gangsters, alertés par nos hurlements, revenaient là pour voir ce qui se tramait.
Nous nous en rendîmes compte et nous retournèrent près du toboggan à toutes jambes.
- Qu’est ce que l’on fait ? souffla Lola, à bout de souffle.
- Ils ont des armes ! murmura Lydia, plus affolée que jamais.
Nous entendions le bruit de course des voleurs, et notre affolement empira.
- Le toboggan ! Vite ! murmurais-je.
- Non ! Non, c’est inse… protesta Lola.
Ne lui laissant pas le temps de prononcer d’autres mots, je prenais de l’élan et me mettais à courir dans le toboggan, le plus loin possible de son entrée. Lydia et Lola s’efforçaient de faire la même chose, car ce n’étais pas aisé de courir à l’intérieur de ce toboggan. Par contre, ce dernier était haut et large, et même un adulte aurait pu s’y tenir debout.
Les malfaiteurs arrivèrent, les cherchèrent partout, envisagèrent de monter les escaliers, y renoncèrent, puis ils décidèrent de monter quand même.
Dès que les bruits de pas se furent éloignés, je me mis à glisser en écartant les jambes pour ne pas prendre trop de vitesse. Nous n’étions pas montées bien haut, aussi nous eûmes vite fait de redescendre. J’entraînais mes amies dans le sens contraire, espérant trouver notre maître sain et sauf. Le tunnel s’agrandissait de plus en plus, il avait la taille d’une ruelle, mais il était fait de terre. Nous étions en train de courir lorsque je remarquais ceci : il y avait des trappes en haut du plafond, à droite et à gauche, avec des noms.
- Ce…ce… ce sont des…des habitations, et… et nous…nous sommes dans une rue ! haletais-je.
- Tu veux…veux dire que c’est le souterrain d’une rue ! rectifia Lola.
Nous arrivâmes à une trappe où il était marqué : Mr. Dulirs. Nous nous y arrêtâmes dessous.
- C’est la trappe de la maison de notre maître ! murmura Lydia, après qu’elle ait repris son souffle.
- Oui, c’est ça. Le problème… c’est rentrer ! enfin, je veux dire, nous n’allons pas entrer ainsi dans la maison de notre maître ! dis-je. Il va nous prendre pour des folles !
- Mmm… à vrai dire, je n’y avais pas pensé ! avoua Lola.
- IL faut se décider, les houspille Lydia, se dandinant d’un pied sur l’autre, manifestant son angoisse. Ils reviennent !
Effectivement, des bruits de pas se rapprochaient.
- Qu’est-ce que l’on fait ?! geint Lydia.
- On vous tient ! hurla l’un des gangsters, sa voit rocailleuse résonnant dans le tunnel.
- Je ne sais pas, moi ! répond Lola, d’une voix affolée.
- Viiiiiiiiiiite ! crie Lydia, s’agrippant à mon bras parcourut de tremblements incontrôlables.
- Allez-y !! hurlais-je en leur ouvrant la trappe. Vite !
Mes deux amies se hissèrent avec difficulté, et je les suivis.