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Textes & histoires
8 février 2008

Le renardeau

Je ne sais pas si cette histoire vous plaîra, mais la voici tout de même:

Le renardeau

Introduction :

Aujourd’hui, la brume est épaisse et il fait froid. Pourtant, la renarde n’hésite pas. Ses yeux perçants transpercent le brouillard lorsqu’elle sort du terrier. La faim et le froid mordants  la poussent à aller chasser, bien que cela soit au-dessus de ses forces. Ses pattes bondissent dans la neige blanche et elle arrive à attraper un oiseau engourdi par le froid. Elle le dévore. Revigorée, elle reprend la chasse.  Tout à coup, elle s’arrête : une odeur effrayante au museau. Une odeur… de loup. Celle-ci est forte, très forte. Il est là, dans les fourrés, et elle le sent !

Aventure 1 :

Pendant ce temps, le renardeau dort, niché au fond de sa tanière. Dehors, il fait froid. Blotti contre ses frères et ses sœurs, il est vraiment adorable.

Ses paupières fermées cachent de jolis yeux couleur noisette d’une douceur incomparable. Sa longue queue touffue fait disparaître ses petites pattes. Son pelage roux et blanc semble réchauffer l’intérieur du terrier, qui est froid et sombre. Deux oreilles pointues, un museau noir, des moustaches à peine perceptibles font de lui un petit renard très attendrissant. Les autres renardeaux dorment. Lui commence à s’éveiller. Ses paupières s’ouvrent, il se lève. Il ouvre largement la gueule pour bailler. Sa mère n’est plus là : il sort donc du terrier. Sa tête émerge du trou, il regarde aux alentours, comme on le lui a appris. Puis il sort un peu plus, les pattes avant, et enfin la queue. Il commence à marcher, péniblement, dans la neige. La faim le taraude depuis trois jours, et manger un peu de neige lui fait du bien. Tout à coup, il aperçoit des tâches rouges dans la neige. Du sang ! Il se précipite, trébuche et tombe face à un petit tas de plumes, toutes tâchées de sang. Et toutes avaient la même odeur : celle de sa mère…

Puis, brusquement, une autre odeur très désagréable lui envahit le museau…  Et un animal apparaît : grand, gris, fort, les babines retroussées. Un loup !

Le renardeau, terrorisé, s’enfuit : mais le loup ne renonce pas à un petit renardeau bien tendre ! Il le poursuit. Il joue, il est cruel, le loup ! Il trottine, rattrape le renardeau, puis recommence. Sa proie n’en peut plus. Ses pattes se fatiguent, il n’arrive pas à aller plus vite et pousse un petit glapissement de peur. Il zigzague entre les arbres, les arbustes, les rochers. Malgré son jeune âge, le renardeau est très agile. Même un peu trop pour le loup, qui s’énerve et le prend réellement en chasse. Pourtant il ne le voit plus : sa trace a disparu. Mais pas pour longtemps : le renardeau s’est réfugié dans un buisson épineux. En sentant la présence du loup, il repart. Ses pattes lui font mal. Il n’évite plus les arbustes. Il parvient à un ruisseau, et sans hésiter, se lance dans le courant qui l’emporte. Le loup arrive au ruisseau : mais où est-il ? Désemparé, il regagne son territoire. Le renardeau, quant à lui, parvient à prendre pied et à rejoindre la terre ferme. Pourtant, ses aventures ne s’arrêtent pas là…

Aventure 2 :

Voilà un jour qu’il est perdu, qu’il a faim. Il a maigri, son poil est terne. Il est à demi-mort. Cela fait une nuit qu’il cherche désespérément son chemin, son terrier, sa famille. Plus rien, pas une trace. Il a faim, et son estomac lui quémande tout le temps à manger. Tout à coup il aperçoit un buisson rempli de fruits. Il se précipite, et dévore les doux fruits juteux. La neige n’a pas cessé de tomber, ce qui n’arrange pas la situation déjà inquiétante du renardeau. Elle l’enveloppe presque entier : ses pattes s’enfoncent en elle. Si profond, que l’une d’elles touche quelque chose, qui se referme sur ses coussinets. La douleur lui déchire les entrailles. En un glapissement de souffrance, il tombe sur la neige. Dans une demi- inconscience, il aperçoit quelque chose de grand, d’étrange, qui lui libère alors la patte…

Aventure 3 : 

Sa patte lui fait mal. Très mal. Sa paupière s’ouvre, se referme. Le renardeau est allongé sur un tas de tissu sale et troué. Ses deux paupières, cette fois-ci, s’ouvrent mais ce n’est que pour quelques secondes. Au bout de plusieurs essais, il ouvre ses yeux pendant plusieurs instants. Quand, enfin, au prix de gros efforts, ses paupières consentent à rester ouvertes, il regarde le cabanon délabré dans lequel il se trouve.

Une porte, une table, deux chaises cassées, un trou dans le mur, et un énorme tas de mousse, d’herbe, de haillons, de tissus, de paille et de terre.

Sur la table, un bol, une coupe et un plat d’où sortent d’alléchants fumets.

Tout à coup, la porte s’ouvre et « l’étrange » apparaît. Il tend le bol au renardeau qui en engloutit le contenu !

˜

Les jours passent, et « l’étrange » apporte toujours à manger au petit renard. Il le soigne, l’aide. L’animal sent que cet humain l’aime bien, mais il n’est pas décider à rester sur ces horribles haillons ! Il regrettera l’humain, mais son instinct lui rappelle que c’est un renard, et qu’il doit retourner à sa tanière. Il doit attendre, il n’est pas prêt ! Sa santé ne lui permet pas de retourner à l’état naturel, il est trop faible. Dans quelques jours, il s’échappera.

Ces quelques jours là passent avec une lenteur désespérante. Le renardeau se remet, il va mieux.

Quant, enfin, le grand jour est là, le petit renard se sent renaître. Il attend la nuit pour s’échapper. Du trou dans le mur, il voit le ciel, illuminé par des milliers d’étoiles scintillantes.

Le moment est venu. Il se lève et marche dans le cabanon, en fait le tour, cherche une sortie. La porte est fermée, et les dizaines de trous de souris sont trop petits pour lui. Et, tout à coup, la porte grince. Vite ! Elle s’ouvre un peu plus… et la solution vient à l’esprit du renardeau. Le trou ! Il se précipite, le regard levé vers les étoiles. La porte continue à s’ouvrir, mais c’est trop tard, l’animal est dehors ! Il sent la délicieuse brise courir sur son pelage, le bruissement des feuilles dans les arbres, le doux pépiement des oiseaux…

Il se met à courir, saute les buissons, passe dans le territoire d’un renard qui le regarde d’un air ahuri, attrape un mulot, le dévore, plonge dans le ruisseau et en ressort dégoulinant d’eau.

Une odeur familière lui chatouille tout à coup le museau. Sa mère… il suit l’odeur, trouve sa trace,  et la voit. Devant la tanière, sa tanière, avec trois petits renardeaux dans les pattes. Elle lève la tête… et le voit à son tour. Ils s’observent, se regardent et se reconnaissent. La renarde se précipite. Son renardeau, qu’elle avait perdu, après avoir été poursuivie par un loup, le revoilà!

˜

Depuis le retour du renardeau, tout va mieux. La neige ne tombe plus, la nourriture ne manque pas, les oiseaux chantent de plus belle. Le renardeau n’en n’est plus un. Il a grandi, c’est un renard à présent.

Un vrai renard… qui a désormais sa propre tanière avec sa petite famille !

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Commentaires
J
Comment ça ne pourrait pas nous plaire?! Tu écris tellement bien que même moi qui ne suis pas une fada des animaux a adoré ton histoire!
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